Ce post est publié pour vous par Nike. Profites-en.

It's game time.

Nous nous sommes associés avec nos bons amis de chez Nike pour braquer le projecteur sur les héros de l’ombre qui sont de véritables acteurs de changements dans le monde. Nous nous sommes entretenus avec la première ambassadrice Nike britannique qui porte le hijab, Shazia Hossen. Elle nous a parlé de ce qui l’a amenée à briser les conventions et se montrer toujours audacieuse. Shazia évoque le fait de représenter ce qu'elle voulait voir, de gagner en puissance et de se sentir inspirée par les femmes qui refusent d'avoir à se justifier.

Parlez-nous un peu de ce que vous faites, et comment vous êtes arrivée là.

Je suis coach sportive et fondatrice d'une marque de vêtements. #SHmodelle and creative. Je veux utiliser ma plate-forme pour redéfinir ce que signifie le fait d'être musulmane, d’avoir la peau foncée de travailler dans le domaine du fitness, et au-delà. Par le biais des mouvements et de l'imagerie, j'essaie de donner plus de pouvoir aux femmes et aux jeunes de couleur. En tant que coach sportive, j'encourage les femmes à quitter leurs zones de confort, et à expérimenter des choses qu'elles auraient peur de faire dans d'autres conditions, comme soulever des haltères, renverser des pneus et faire tourner une masse, tout en ajoutant des éléments de concentration pour que le corps et l'esprit restent tous deux au premier plan.

En 2015, après avoir terminé mes études en Sciences du sport, j'ai décidé d'ouvrir une page Instagram pour aller à la rencontre d'autres femmes dans le milieu du fitness, et surtout des femmes de couleur, avec lesquelles je me sentirais des affinités. Et c'est devenu cette merveilleuse communauté dont je fais partie aujourd'hui.

Que considérez-vous comme votre plus grande réussite ?

C'est difficile de ne citer qu'une seule chose. Je suis très fière d'être là où j'en suis aujourd’hui, dans une situation où je peux aider ceux qui m'entourent à évoluer, tout en continuant à progresser moi-même. Cela dit, au cours de cette année, j'ai participé à plusieurs projets passionnants, en particulier la présentation de la collection Nike Coupe du monde Féminine à Paris. C'était une expérience fabuleuse de partager la scène avec des supers athlètes comme Simone Biles, Dina Asher Smith, Ibtihaj Muhammad, et d’avoir ainsi un aperçu de l'avenir du sport. Le fait qu'une femme d'un mètre soixante, de peau foncée, portant un hijab comme moi, puisse défiler comme modèle en France, où le hijab est interdit dans de nombreux endroits publics, c'était merveilleux et très gratifiant.

Qui vous inspire ?

Je me suis toujours sentie inspirée par toutes les femmes qui vivent sans chercher à se justifier, qu'elles en aient conscience ou non. Une mère célibataire qui termine ses études tout en réussissant à prendre soin de son bien-être, une éducatrice qui porte un cropped top et ne s'excuse pas si sa peau fait des plis quand elle s'assoit, une prof de twerk qui fait du pole dance jusqu’à la fin de sa grossesse, une militante diplômée d’une école d'ingénieurs qui écrit des livres sur les filles musulmanes noires. Je me sens reconnaissante d'avoir autant de gens extraordinaires dont je peux m'inspirer. Je suis là parce qu'elles sont là, elles aussi.

Qu'est-ce qui vous aide à rester motivée pour tenter de nouvelles expériences et bousculer les conventions ?

Prendre soin de ma santé et de mon bien-être, cela fait partie de ma foi. Je suis convaincue que nous n'avons pas été créés juste pour aller à l'école, puis de travailler tous les jours de neuf heures à dix-huit heures. C'est pour cela que je veux me dépasser à l'entraînement et défier mes propres limites, dans le sport et dans ma vie ; c'est une manière de me respecter en tant que personne. Ce serait tellement dommage de passer toute notre vie sans jamais savoir vraiment ce dont nous sommes capables.

Que conseilleriez-vous à quelqu'un qui voudrait changer le monde, mais qui ne saurait pas par quoi commencer ?

Il faut commencer là où l'on est, et avec ce que l'on a. Un changement important commence à l'intérieur de soi, et c'est un processus qui ne peut être accéléré.

Comment avez-vous surmonté cette forme d'intimidation liée au sport, surtout en tant que femme portant le hijab dans le monde de l'entraînement personnel, si souvent dominé par les hommes ?

Dès mon plus jeune âge, je pratiquais le sport et m'entraînais dans des espaces dominés par les hommes, mais je n'ai commencé à ressentir cette forme d'intimidation qu'il y a trois ans, lorsque j'ai porté pour la première fois un hijab en salle de sport. Pendant l'échauffement, je me sentais vraiment mal à l’aise, mais avant la fin, je me suis rendu compte que cette gêne ne servait à rien. Le fait pour une femme de porter un hijab dans la salle de musculation peut attirer l’attention, mais ce n'est pas forcément négatif. Cela ne dure pas, et cela ne doit pas vous gêner si vous êtes décidée à atteindre votre but.

Je recommanderais de choisir un ou une camarade d'entraînement, ou deux, surtout tout au début. C’est bien d'avoir quelqu'un à ses côtés le long de votre parcours.

Quels conseils donneriez-vous à des filles musulmanes qui voudraient entamer une carrière dans le fitness, mais craignent de se sentir stigmatisées ?

Il y aura toujours quelqu'un, quelque part, qui aura quelque chose de négatif à dire, quels que soient vos choix, alors autant ne pas en tenir compte et avancer. Quand j’ai voulu commencer à porter le hijab alors que je débutais dans le monde du fitness, l’une des choses qui m'a vraiment aidée à me décider, c'était de me connecter sur Instagram avec d'autres femmes musulmanes qui s'entraînaient en portant elles aussi le hijab. Je les ai recherchées activement avec des hashtags et des recommandations mutuelles, car j'étais certaine, je m'en souviens bien, qu'elles devaient bien exister quelque part. J’espère bien qu’aujourd’hui, quatre ans plus tard, il n'est plus nécessaire de faire autant de recherches pour les trouver, même s'il reste encore des progrès à accomplir.

Suivez les projets et activités de Shazia sur sa page Instagram.