L’art de prendre soin de soi fait couler beaucoup d’encre en ce moment. Dans le langage courant, l’expression « prendre soin de soi »consiste fondamentalement à prendre du temps pour s’occuper de sa petite personne. Pour se cocooner ou décompresser. En théorie, ceci devrait être simple. Tout le monde devrait pouvoir maîtriser cet art. Pourtant, comme beaucoup de choses qui font du bien, ce phénomène est devenu une opération commerciale. Désormais, prendre soin de soi est quelque chose qui s’achète. Grâce aux talents des marketeurs, nous sommes de plus en plus nombreux à dépenser des sous dans l’espoir d’être plus heureux, plus sereins ou plus épanouis.
Prendre soin de soi est désormais une activité que l’on programme à l’avance dans nos emplois du temps surchargés. Pour certains, c’est un bain moussant. Pour d’autres une barre chocolatée. Un verre de vin. Ou une bougie parfumée. On annonce fièrement à qui veut bien l’entendre qu’on va passer la matinée / après-midi / soirée à prendre soin de nous. Mais dès que la baignoire est vide et la bougie éteinte, on replonge immédiatement dans la frénésie et le stress de son quotidien.
Personnellement, tout ça ne me paraît pas normal. Je n’aime pas du tout l’idée de « s’acheter » du temps pour soi en raison de ses connotations commerciales. Je trouve que le vrai sens de prendre soin de soi est dénaturé par ce processus. La définition même de « soin » semble avoir été réinventée avec un joli emballage marketing (habituellement rose et parfumé à la lavande).
Attention, ça ne veut pas dire que je suis contre les petits plaisirs. J’excelle dans l’art de résoudre mes problèmes avec du chocolat à l’orange, des bougies parfumées au caramel brûlé et la bande sonore de Mamma Mia. Et je ne vois aucun mal à passer une soirée à se ressourcer, décompresser ou prendre du temps pour soi. En revanche, je trouve que la façon dont le simple fait de prendre soin de soi est désormais un produit qu’on achète mérite un regard critique.
Selon moi, l’achat de produits pour prendre soin de soi n’est qu’une solution temporaire à des problèmes peut-être plus graves. Oui, un bon bain moussant t’aidera à oublier tes soucis pendant quelques instants, mais il ne les supprimera pas nécessairement. En fait, je me demande si certains grands problèmes sociétaux (comme le stress au travail ou la santé mentale) ne sont pas justement cachés par cette mode de prendre soin de soi. Prendre soin de soi ne devrait pas se substituer à une aide professionnelle. Ces soins sont peut-être utiles, mais ils ne vont pas obligatoirement aider. Je pense que ces deux choses sont très différentes, d’une manière assez subtile.
Prenons l’exemple des étudiants. Au Royaume-Uni, la santé mentale de la population étudiante est un réel problème. Les étudiants d’aujourd’hui font l’objet de pressions inédites. Nous devons prendre soin de nos étudiants. Plus important encore, nous devons jeter un regard critique sur les attentes et les pressions que nous plaçons sur eux. Malheureusement, l’augmentation du stress des étudiants est inévitablement associée à l’idée de prendre soin de soi.
Au lieu de s’attaquer aux inégalités fondamentales, il est beaucoup plus simple (et pratique) d’encourager les étudiants à prendre soin d’eux, avec des expressions comme le « cocooning » ou « faire un break ». Ce dont on ne parle pas en revanche, c’est qu’il existe des raisons structurelles, institutionnelles, parfois même nationales, qui font que la santé mentale de nos étudiants se détériore. Pour moi, c’est avant tout une question d’engagement. Un engagement à mettre en avant les problèmes que posent le stress institutionnel et l’image corporelle, au lieu de placer tout le fardeau sur les étudiants.
Le principal problème, à mon avis, est que prendre soin de soi est devenu une activité presque entièrement commerciale. On trouve des applis et des livres pour apprendre à décompresser. L’ironie pourtant évidente de cette situation semble échapper à beaucoup. Si un étudiant stressé par ses difficultés financières ou ses examens tente de trouver de l’aide sur Google pour « prendre soin de lui », il tombera sur de multiples pages de produits et de services à acheter pour devenir plus serein, plus heureux ou plus épanoui. Bien sûr, tous ces produits et services ont généralement un prix (sa dette devra donc être mise entre parenthèses... pour s’acheter cette jolie bougie à la lavande). Pourquoi refusons-nous de regarder la réalité en face ?
L’idée qu’un simple massage suédois ou qu’un cours de yoga bikrim puisse effacer tous nos soucis me pose un gros problème. Je trouve qu’il existe une énorme différence entre « se faire du bien », « décompresser » et « prendre soin de soi ». Prendre soin de soi ne devrait jamais remplacer les services professionnels de santé mentale. Ou de vraies vacances. Ou obtenir une aide, quelle qu’elle soit. L’idée même de résoudre ce type de problèmes tout seul est tout simplement bidon. L’achat d’une bougie parfumée à la vanille ne suffira pas.
UNiDAYS t’offre encore plus
Nous proposons les plus belles réductions des meilleures marques aux étudiants des universités et des établissements d’enseignement supérieur, ainsi que des vidéos, des articles et tout plein de conseils et astuces exclusifs pour une vie étudiante de rêve – le tout gratuitement !
- Inscris-toi ou connecte-toi pour commencer à économiser sur tout – les excès culinaires, la mode stylée ou tout ce qu’il te faut pour (enfin) retrouver la forme.
- Vérifie ton statut pour commencer à économiser sur tout – les excès culinaires, la mode stylée ou tout ce qu’il te faut pour (enfin) retrouver la forme.
- Tu as des choses à dire ? Nous sommes toujours à la recherche de talentueux blogueurs invités. Contacte-nous pour nous parler de tes idées !